La salle.

Il la voit, héberlué, se diriger à pas rageurs vers lui et, l'espace d'un instant, se demande ce qu'il a encore bien pu faire pour attirer l'orage sur lui. En l'occurrence, peut-être est-ce plutôt ce qu'il n'a pas fait... Enfin bref, il n'a pas vraiment le temps d'y penser puisque son attention est réquisitionnée dans ce qui s'avère être un baiser pas des plus romantiques, ni des plus doux. Qu'importe... la passion a ses raisons que la raison ignore (ou quelque chose dans ce genre là)...!

Il peine à reprendre son souffle que déjà un sourire éclaire son visage alors qu'elle lui murmure quelques mots à l'oreille. Une étincelle allume son regard.

Si je danse, Votre Altesse ? Mais certainement.

Il lui présente sa main, notant l'éclat presque métallique de ses yeux et la fièvre qu'on peut y lire.

J'EN ETAIS SURE !!!

Alors là... elle rit plus la comtesse... prête à bondir, à hurler, à exulter, à courrir trainer l'évéque de Limoges hors de son lit sur le champ... se dit qu'il faut peut être attendre un peu... quoi que non... bon là... l'honneur est compromis et celà exige réparation et donc la noce... oui vilà.... bonne idée ! Excellent moyen de pression...

Regard gaga de la Comtesse qui sourrit, pour la premiére fois depuis longtemps, sans ombre ni peine dans le regard...

boire.. là il me faut boire quelque chose...

comment je vais m'habiller pour le mariage moi ?

riant pour elle même, elle observe un instant la salle, Nico et Ann vont danser, Barahir s'affaire au buffet, quel appétit ce petit !, poitou rend hommage à la prune , Guilhem papote... bon... s'esquiver un moment semble oportun...

Longeant les murs, elle se glisse vers les fenêtres et gagne les jardins

menteuse va ... et ce n'est plus de mon âge... lui glisse-t-elle au passage, coucvant les deux danseurs d'un regard chaleureux...

L'avenir semble fleurir ... mais l'avenir... sourriant toujours, elle poursuit son chemin jusqu'à la porte... le parc... respirer... besoin d'air... se poser loin des regards... Le besoin est impérieux et l'urgence est d'autant plus grande qu'elle enferme trop ses émotions pour qu'elles ne la submergent pas ... Alors quand ces derniéres se manifestent... c'est un ras de marée auquel il convient de ne pas assister...

La vicomtesse pressa le bras de Valandil, et cherchant son regard, lui fit signe que tout allait bien et qu'elle revenait.
Elle eut un léger signe de tête vers le seigneur, et répondit :

-« Nulle audace de la part de qui est maître des lieux, messire. Nous pouvons discuter, si vous le voulez. »

La jeune fleur d'Oc sourit. Décidément, on aura beau dire ce que l'on veut, les hommes, quand ils sont jeunes, sont bien désarmés face au mystère du féminin. Elle lui adressa un sourire très sincère, et dit doucement :

-« Vous êtes à l'honneur, ce soir, donc un peu le maître... Et loin d'être grossier, en tout cas. J'accepte avec joie, vraiment, de discuter avec vous. Il serait dommage que je reparte sans avoir un peu connu celui pour qui nous sommes tous là !

Je vais bien, mieux qu'au début de la soirée. La discussion a certes été éprouvante, mais elle était, je crois, utile pour chacune de nous. »

Elle eut un très léger soupir, presqu'imperceptible.

Nom d'un Jésus à cheval!
Voilà que la Princesse l'amenait dans le grand salon remplit d'inviter tirer de tout bord, trébuchant un nombre incalculable de fois, échappant plusieurs fois sa perruque (dont une fois dans le verre de vin d'une charmante jeune noble), soufflant comme un vieux lévrier boiteux forcé à courir le lièvre, Alphonse avait peine et misère à se tenir debout. Il ne comprenait pas non plus le nom des nombreuses personnes à qui Ann le présentait et quand il fut forcé de danser, il offrit une performance incroyablement piteuse qui ramena la bonne humeur chez les témoins. Mais, quand on le présenta à Guilhem, il fut tout bonnement ému. Le fils d'Ann qu'il avait connu bébé était maintenant un jeune homme tout en chair! Ahuri, la bouche ouverte et secouée de spasmes, Alphonse le dévisageait sans mot dire. Il aurait voulu lui dire quelque chose, le serrer dans ses bras, mais il était tout simplement choqué. Il resta un bon moment debout et droit comme un piquet, les larmes aux yeux, à murmurer des paroles incompréhensibles. Puis la princesse, l'abandonna et il se senti d'une certaine manière soulagé! Quelle énergie dans un si petit corps!
Bon, le voilà maintenant, seul, il était grand temps de remettre de l'ordre dans cette maison. Il alla premièrement voir un jeune servant qui regardait la scène de dispute. Plus petit de deux bonnes têtes du jeune homme, il se posta à ses côtés et le regarda fixement. Finalement, ce dernier regarda l'étrange petit valet à la perruque portant la teinte caractérisée du vin.

Euh, z'ouais, c'est pourquoi monsieur?
Vous n'avez pas remarqué?
Gné? Remarqué quoi?
CECI!

D'un doigts boudiné et inquisiteur le pointilleux domestique pointa quelques miettes d'une quelconque entrée qui se trouvaient sur le plancher. Tout bonnement horrifié par une telle "saleté" sur le plancher, Alphonse le somma de ramasser ceci en toute vitesse! Si la Princesse voyait cela! Continuant sa méticuleuse inspection, Alphonse décida de replacer toutes les chaises au millimètre près, puis se dit que tous ses grands du royaume n'était pas assez protégés. Il se dirigea d'un pas martial vers les quartiers des gardes du château, et réveillant les quelques dormeurs leur ordonna d'assurer la sécurité de tous ces nobles personnages. Ensuite, il doubla la garde devant la cave à vin en se rappelant le Père Jonas et demanda aux gardes de surveiller attentivement Alivianne, se rappelant son kidnapping par son ex-Feu maître : le Knotwise! Revenant au grand salon, il déplaça un vase florentin qui jurait mal avec le décor. Puis, il leva une armée de domestique et leur distribua une quantité étourdissante d'ordres pour assurer aux invités de sa dame un heureux séjour.
Satisfait et exténué, Alphonse alla dans un coin de la salle, et surveilla l'ensemble, une main sur le pommeau de son épée, prêt à intervenir au moindre incident.

Guilhem sourit doucement, et acquiesce de la tête.

« Hum ... peut être, mais je ne me prétend aucunement maître de quoi ce soit » Il hausses des épaules légèrement. « disons simplement que je suis peut être a l'honneur ce soir ... mais cela ne me donnera jamais le droit de discuter avec une Dame si elle n'en a pas envie » Il sourit un peu amusé.

« Je suis heureux que cela vous ai été utile alors Dame, et comme je l'ai déja dit, si je puis faire quelque chose pour vous n'hésitez pas.. »

Le jeune homme la regarde un instant, un peu intimidé. « En réalité, j'avoue a ma grande honte que je ne vous connais que très peu , mais vous devez connaître ma mère puisque vous êtes ici ayant accepté l'invitation » Guilhem sourit doucement, mi affirmant, mi la questionnant un peu sur elle ... peu sur de lui.

Du coin de l'oeil il aperçoit son Alphonse se démener comme jamais, emu de le retrouver presque-pareil que dans ses souvenirs.

-« Oh, à vrai dire, mon premier et seul contact avec votre mère fut pour l'informer de l'ouverture d'un procès héraldique à son encontre. Mais j'ai découvert durant le procès une femme fière, et je la respecte beaucoup. Non, si je suis ici, ce n'est pas sur son invitation, mais sur celle de votre marraine, une collègue de la Hérauderie...

Je sors bien peu, et cela me fut une occasion de voyager vers ce Limousin qui a vu vivre une partie de ma famille. »

Guilhem la regarde doucement

« Oh,je vois ... Ha ... ma marraine ... » se rappelant quelque chose en sourit amusé et secoue la tête en se disant qu'elle est incorrigible, bref.

Commençant a ne plus trop être réservé, calmant peu a peu sa timidité qui lui est si naturelle. Il la regarde doucement « L'hérauderie, ha ... ma foi, une chose qui semble prendre énormément de temps a ma marraine, enfin ... j'imagine que cela est vraiment très important oui. » reste très pensif un instant.

« Sortir que peu ... ? Oh , oui j'imagine ... » il la regarde très légèrement des pieds a la tête. « Pourtant, c'est un réel plaisir; il arrive des choses fâcheuse comme de très bonnes. Mais cela au moins permet de se développer un peu » Il reste pensif, se demandant s'il n'aborde pas la un sujet sensible, prenant un air un mi intrigué, mi chaleureux.

Marguerite affiche un sourire sans joie.

-« Sortir, jusqu'à présent, ne m'apportait aucun réel plaisir, car je n'avais personne avec qui partager ces fêtes. Et puis, travaillant sans cesse pour le Comté ou la Hérauderie ne me laissait que peu de temps pour les mondanités ! Mon temps restant est consacré à la paroisse dont j'assure le ministère, seule hélas... »

Avec un sourire plus complice :

-« Oui, j'ai plus de religion que votre marraine n'en aura jamais, je crois ! Mais enfin, c'est une grande dame malgré cela, et entièrement dévouée à sa tâche à la Hérauderie, comme vous le dites. Si seulement tous les hérauts avaient cette ardeur...

Et vous, que faites-vous de vos jours ? »

Guilhem la regarde un peu étonnée

« Oh, je vois ... fort occupée et hum ... Personne pour vous aider dans cette tache ... » il soupire très faiblement « Étrange ... et bien malheureux que personne ne désire aider une dame telle que vous ... » Guilhem sourit légèrement. « Oui , ma marraine, je ne la vois que trop peu a cause de son dévouement; mais je l'admire beaucoup pour cela justement. » il sourit légèrement, la regardant pensif, laissant quelques mots flotter. Manquant de rajouter quelques chose qui semble important, mais se retient au dernier moment.

« Et bien , des mes jour, quand je n'étudie pas , ou je m'entraîne pas; j'aime a me balader, non pas oisivement, bien sur. Laisser mon imagination se balader; et surtout réfléchir. »

Guilhem dévoile le porte plume dorée que lui a offert sa cousine et qu'il avait gardé précieusement. « Disons simplement qu'en plus de cela, ou par conséquent, je m'essaye a être conteur. J'aime écrire des contes, les racontes, les faire vivres. Mais cela ne restera qu'une passion sans doute oui. » il sourit légèrement, un peu tristement.

-« Conteur ! Eh bien, voici une idée qui ne me serait jamais venue... »

Elle marqua une pause.

-« Je crois que moi, les contes, je voudrais plutôt les vivre, et croire au prince qui viendra m'éveiller de ma solitude. C'est ce qui fait mon bonheur, je dois dire... Espérer que ma vie sera une grande histoire ! Mais l'auteur, en grande partie, sera mon père, qui décidera de mon époux. Ce sera un élément que je ne pourrai soustraire à mon histoire, et avec lequel il me faudra composer. »

Le jeune homme sourit amusé en constatant son étonnement, il hausses des épaules. Puis l'écoute, plus gravement, plus tristement. Il secoue doucement de la tête, la sensibilité qu'il tentait de refouler depuis un bon moment revient a fleur de peau a cause de la fatigue du a ses insomnie, il devient plutot triste pour elle, mais se reprend, lui sourit un peu complice.

« Oh ... Votre père en sera sûrement un acteur principal, mais certainement pas l'auteur » Il sourit un peu faiblement. « l'auteur, je le voyait plus de nature céleste ... Quoi qu'il en soit il y aura bien d'autre acteur Dame, croyez moi... »

« Les contes, ne sont pas tous, des histoires d'amour Dame, et votre vie en sera très grande, cela s'est aisément devinable. » il lui sourit doucement. « Quand au conte vous en vivrez plein ... Les contes on ceci de particulier, qu'on ne les voit pas d'abord, et il faut un oeil exercé. » il sourit un peu amusé

« Et puis dans combien de conte voit on le pauvre chevalier sans le sous arriver a acquérir du pére autoritaire la main de sa fille ? »

Un sourire amusé vint aux lèvres de la vicomtesse à l'accent d'Oc :

-« De nombreux, Sènher ! Ne voit-on pas souvent le chevalier pauvre et esseulé conquérir la main de sa belle par la preuve de sa noblesse d'âme et de son courage au combat ?
Dans les contes, les pères ne sont point des goujats.

Mais, vous parliez d'histoire d'amour... Je n'ai jamais songé qu'un conte se résumait à cela, mais simplement que pour mon conte à moi, il faudrait compter sur un élément tel que mon mariage. »

Il acquiesce doucement de la tête. « Oh , cela dépend ,des contes, j'en ai entendu ou le père était avare, ou le père ne voulait que le malheurs de sa fille » il sourit tristement.

« Bien sur qu'une histoire d'amour ne fait pas le conte. Mais vous savez, c'est notre lot à tous de devoir compter sur notre mariage » il sourit tristement « J'ai l'impression que vous avez juste un peu moins de chance de vous en occuper bien ... »

il la regarde un instant. se sentant un peu trop sensible ce soir pour son bien, mais qu'importe ... il etait comme il etait, souriant un peu tristement.

« Pourtant, les cieux devrait bien savoir que vous méritez bien , que votre conte soit un des plus magnifique qu'on puisse conter »

Marguerite baissa les yeux, et ne prononça mot. Qu'aurait-elle dit, d'ailleurs ? Elle avait soudain dans le ventre un mauvais pressentiment, comme quelque chose en marche et de manière inexorable.
Quand elle releva les yeux, elle chercha du regard Valandil. Quelque chose lui disait que son conte ne serait pas heureux, que tout était trop tard. Reposant son regard sur Guilhem, il aurait pu voir ses yeux briller d'humidité et de larmes contenues. Car une jeune fille bien élevée ne pleure pas en public. Espérant qu'il n'avait rien vu de plus que son silence, elle murmura :

-« Pardonnez-moi, je... Vos paroles m'ont émue, pour le sens qu'elle ont et qui fait écho à mes oreilles, quant à mon avenir. »

Il la regarde complètement désolé et triste lui aussi , ressentant une détresse chez la jeune dame, il sourit profondément triste; il aurait aimé pouvoir la réconforter, mais cela était bien entendu impossible

« Je ... je suis désolé ... si je vous ai blessée Dame ... je ... » il la regarde tristement, cherchant a se faire pardonner de l'avoir mit dans cet état. « Non, dame , c'est a moi de vous demander pardon. Je ... j'ai été trop audacieux ... sans doute ... mais pourtant je crois fortement a ces mots Dame ... »

il lui sourit doucement, essayant de lui paraître rassurant, se rapprochant un peu d'elle, trop sensible a son état peut être. Il s'arrête en rosissant légèrement, la regardant doucement.

«Je ... » Il ferme la bouche ... qu'aurait il dit lui aussi ... il ne savait plus, la laissant se reprendre un peu.