Arrivée de Nico

Invité Nombre de messages : 14 Date d'inscription : 16/08/2007

Sitôt l'invitation pour la cérémonie reçue, Nico quitta Turenne, guidant sa suite à travers une partie du Limousin pour gagner Bellac et la demeure d'Ann. C'était la première fois qu'il y venait, malgré les invitations répétées d'y séjourner. Il n'avait pas encore trouvé le temps , à défaut de l'envie.

Pas de coche cette fois-ci... il voulait faire la route le plus rapidement possible et la lourde voiture aurait ralenti sa marche. Aussi, c'est monté sur son étalon noir, Aldebarant, bien connu de la Princesse , qu'il parcourut les lieues qui séparaient Turenne de Bellac. Quelques animaux de bât contenaient quelques tenues de circonstance, plus appropriées que l'habit de velours gris perle sans fioriture qu'il avait revêtu pour chevaucher.

Bientôt, les murs et les tours de Bellac furent en vue et un garde se détacha du petit groupe afin d'aller prévenir le château de l'arrivée du Comte. Quelques minutes plus tard, la suite comtale passa en trombe sur le pont-levis qui avait été abaissé pour la circonstance et s'arrêta dans la cour. Démontant, Nico jeta les brides d'Aldebarant à un de ses hommes, lui conseillant de le bouchonner et de veiller à son installation. Un observateur au regard perçant aurait dénoté l'absence d'un écuyer. Fait étrange lorsqu'on connaissait la réputation du Comte, à cheval sur les convenances et le paraître. S'étirant pour se débarasser des courbatures de la chevauchée, Nico observait d'un oeil curieux les lieux, attendant qu'on veuille bien l'accueillir et lui dire où se rendre.

Le chateau de Bellac était désert ou presque. La Vicomtesse Limousine avait en effet déserté les lieux pendant longtemps. L'ombre de la passion qu'elle avait vécu avec Senael y planait toujours. Y planerait sans doute à jamais. Mais aujourd'hui, elle n'était plus la petite Bourguignonne devenue Vicomtesse un peu par accident... un peu trop vite.
De manière original se fut donc elle qui vint accueillir le Comte de Turenne. Un sourire léger aux lèvres, sa robe de soie immaculée de deuil formant autour d'elle une corolle diaphane, elle s'inclina en une révérence qui aurait pu être solenelle si elle n'avait été executé avec ce sourire.

Monsieur le Grand... Heureuse de vous voir ici, mais... je ne vous attendais pas si tôt.

Regardant autour d'eux, elle haussa un sourcil à la vue de l'équipage restreint, mais son visage s'illumina lorsqu'elle aperçut Aldebarant. D'un pas vif, elle s'avanca vers lui et caressa les naseaux frémissants avec un sourire.

Toujours aussi magnifique...

Puis se retournant vers le Comte, elle grimaca en un air d'excuse contrite.

Vous m'excuserez du peu de protocole qui nous entoure mais... à vrai dire, je n'ai plus que très peu de domestiques à bellac, les quelques personnes qui me servent ne le faisant qu'occasionnelement, lorsque je vais les chercher dans le village en contre-bas. Aussi, aujourd'hui n'ai-je avec moi que quelques personnes, même si d'autres viendront dans la journée pour pouvoir servir à la récéption.

Invité Nombre de messages : 14 Date d'inscription : 16/08/2007

Il la vit arriver, toujours en deuil, et l'étudia discrètement. Elle avait meilleure mine que lors de leur dernière entrevue, à Paris. Il répondit à son salut par une autre révérence, tout aussi protocolaire. Puis, prenant un air faussement inquiet :

"Si tôt"?!... diantre, ne me dites pas que je suis encore le premier de vos hôtes. Cela commence à devenir une manie fâcheuse et croyez bien, Votre Altesse, que je m'en excuse le plus platement du monde.

Il la regarde s'avancer vers sa monture et la flatter. Il sourit au souvenir de ce que ce cheval évoque mais a le bon sens de ne pas faire de remarque.

Ma foi, il faut parfois faire fi du protocole. S'arrête un instant, étonné de ce qu'il vient de dire, puis reprend, comme si de rien n'était. Si ma venue inopinée peut vous servir, usez de moi et de mes gens comme bon vous semble. Nous nous mettons à votre service. Je préfère vous être une aide qu'un obstacle.

Si, le premier... j'espère pas le seul... ce serait facheux! Mais vous savez, si vous ne pouvez plus vous passez de moi... ce n'est pas grave, je le concois... C'est un mal courant pour ceux qui me connaisse.

Petit sourire narquois qui dit tant et rien à la fois. Un bref instant, elle se demande si un jour, il seront capable de passer à autre chose...Peut-être ne serait-ce alors plus pareil... ce qui a commencé d'une façon peut il réellement changer? Secouant la tête pour chasser ses pensées étranges, elle sourit.

Vous et vos gens... à mon service?
Très bien.. j'aurais besoin d'une camériste... et comme apparement vous semblez soudainement vous souciez aussi peu du protocole que moi, vous serez parfait!

Défi encore une fois... oui en quelque sorte...

Mais au fait... vous n'avz pas emmené Pustule?

Invité Nombre de messages : 14 Date d'inscription : 16/08/2007

Le sourire qui lui était venu aux lèvres en la voyant apparaître s'élargit davantage à l'entendre. On dirait bien que l'escarmouche vient de reprendre. A peine la trêve des salutations que la passe d'armes recommence et qu'il s'y jette avec délectation.

Ne pas pouvoir me passer de vous ? Allons bon... où donc allez-vous chercher des idées pareilles ?! C'est un jour important pour ma très chère cousine Nebisa et je me devais d'être à ses côtés. Je suis certain que vous comprenez la chose. Par ailleurs, cela me donnait la joie de vous revoir... pourquoi donc m'en priver !?

Le sourire s'accentue encore davantage, dans un rictus presque carnassier. Cette fois-ci, une étincelle allume le regard du Comte et l'amical duel reprend.

Camériste ? Ma foi, je n'y vois pas d'objection... j'ai toujours eu du goût pour le délaçage et le délestage. Montrez-moi donc le chemin, je vous suis.

Pustule ? Qu'est-ce que son nabot vient faire là-dedans ?

Non, j'ai réussi à lui fausser compagnie. Cependant, s'il vous manque à ce point, je peux l'envoyer chercher et, dans mon immense générosité, je peux même vous en faire cadeau. Ainsi, vous aurez un souvenir de moi.

L'étincelle ne s'est pas éteinte et se ravive même sur la dernière pique.

Levant les yeux au ciel en un air faussement agacée.

Oh voyons Comte, me croyez-vous donc si sotte? Il n'est pas la peine de vous dissimuler ainsi.. chose qu'au démeurant ovus faites fort mal. Et puis invoquer Nebisa en dernier recours, c'est vraiment petit! je vous croyez justement au dessus au dessus de tout cela, Monsieur le Grand...

Et face à l'air carnassier du Comte, la Princesse réplique par un air tout à fait angélique, directement inspiré du jeune Jeoffroy de Massigny. Une mine candide, de grands yeux bleus qui le fixe avec l'air le plus innoncent du monde... tout à fait crédible en surface...

Voyons Comte, vous n'y pensez tout de même pas sérieusement! Et votre réputation de "vertueux Comte"... si on apprends que vous délacez la Princesse de Montmorency, s'en sera fait!

Le défi est clair. Tester les limites de l'un pour connaître l'autre en quelque sorte.

Nous n'avons pas la même mesure de présent Comte à ce que je vois... lorsque je vous offre une perle noie, vous m'offrez une "Pustule"... c'est trop généreux, je vous remercie! Et puis qui vous dit que je veux un souvenir de vous!

Invité Nombre de messages : 14 Date d'inscription : 16/08/2007

Il l'entend bafouiller et répéter deux fois les mêmes mots et la regarde alors d'un regard faussement détaché, mais très clairement moqueur.

Mais c'est que je suis tellement Grand que je peux me permettre à peu près tout. Je n'ai nulle honte d'avoir recours à ma famille pour justifier mon comportement. Par ailleurs, c'est partiellement vrai : si ce n'était pour Nebisa, je ne serais pas venu aussi tôt. Il faut que je lui parle avant le début de la cérémonie... je n'en ai guère eu le temps lors de l'allégeance.

Prend un air dégagé avant de répondre.

Mais tout l'intérêt d'une réputation, c'est justement de savoir l'entretenir tout en faisant le contraire. Et puis, qui irait dire que je vous délace ? Vous ? Allons donc... à d'autres !

Mais, ma chère amie, vous faire cadeau de mon bouffon, c'est comme m'arracher un membre. J'y tiens presque autant qu'à la prunelle de mes yeux... c'est vous dire le sacrifice auquel je consens pour vous plaire.

La lèvre se retrousse, dévoilant des dents d'une blancheur immaculée (évidemment !) :

Dites... comptez-vous faire attendre ma Grandeur dans cette cour aérée ou bien aurais-je l'honneur d'être introduit dans la bâtisse ?