Arrivée du majordome

Majordome Nombre de messages : 84 Date d'inscription : 18/12/2005

Le petit homme ne se serait jamais crut capable de courir à une telle vitesse. Son mantel gris ouvert par le vent, une main sur la tête pour tenir sa perruque (ah, cruelle calvitie!) il se dépêchait sur la chaussée, vers le château de ses maîtres! Ah le pauvre Alphonse, il était dans tout ses états! Le vieux majordome n'avait été prévenu qu'à la dernière minute qu'Ann organisait un bal! Bon, il fallait dire que ça faisait une année qu'il n'avait pas vu ses maîtres, mais il fallait bien le comprendre!

Son fils militaire avait été rudement blessé par de vils gredins sur une route lorsqu'il patrouillait avec sa compagnie d'ordonnance. Alphonse, en bon père, avait voulut aller le voir. Mais, ses devoir se devaient de passer avant sa famille! À cette époque, ses maîtres remarquèrent que le vieil homme était enclin à sombrer en dépression. Charitables, ils lui permirent d'aller au chevet de son fils. C'est le coeur gros et avec le sentiment d'un devoir bafoué qu'Alphonse avait quitté Ussel et Bellac.
Mais voilà qu'il revenait, prêt à servir! Et voilà, que pour la première fois de sa carrière sans tache, il allait être en retard! Ou même, pis, il était déjà en retard! Horrifié seulement à l'idée d'y penser le ponctuel serviteur récita une série de prières pour se calmer. Mais pensa-t-il, qu'allait-il arriver si Madame de Bellac ne voulait plus de lui? Si elle avait trouvée un meilleur majordome, un homme plus jeune? Après tout, elle était princesse maintenant! Et lui simple domestique qui avait servit Greggory Knotwise (un homme paresseux qui buvait à toutes heures et ignorait ses devoirs, Alphonse en avait été scandalisé) puis Senael et Ann! Mais, il croyait en la bonté de sa parfaite vicomt... princesse!

Appercevant la muraille et quelques invités en retards, Alphonse tenta d'accelerer l'allure. Mais le vieux bonhomme n'était plus de première jeunesse et ne parvenait presque plus à monter à cheval. C'est ainsi que les gens proche purent voir un pauvre vieillard assez petit claudiquer vainement et tenter de courir.
C'est épuisé et chancelant qu'il arriva à la herse d'entrée et reconnaissant un garde qui était en service quand lui-même l'était, il dit :

Antoine, où se trouve Madame de Bellac?
Foutrejésus! M'sieur Alphonse? Merde, ça fait un sacré bail crénom d'macarel! Vous z'êtes de nouveau premier majordome?
Euh je ne crois pas! Je venais qu'offrir mes services à notre Dame! Un simple poste de scribe ou de domestique me satisferait! Enfin, c'est la raison de ma visite, alors, mon brave, aller donc la quérir!

Le garde Antoine se tourna vers son comparse plutôt jeune et nouveau et lui demanda d'aller chercher la princesse, qu'Alphonse voulait la voir.

Mais, surtout, mon brave, n'insistez guère! C'est une femme si importante maintenant! Je ne veux point gaspiller de son temps!
Ouf, cette course m'a donné soif! J'ai bien courru n'est-ce pas?

Les gardes en faction sur les murailles rièrent en souvenir du petit bonhomme tentant de courir. Prenant leur joie pour un compliment, le vieil homme naïf se sentait déjà comme chez lui!

Jupons remontés jusqu'à mi-cuisses.. syncope pour les gardes qui sont là. la Princesse court à toutes jambes jusqu'à la grille. Arthur -qui l'a averti- est loin derrière, et puis l'alcool n'aide pas à courir. Elle descends les marches quatre à quatre et dans un tourbillon de jupons, de soie, de mèches d'ébène qui ont définitivement désertés son chignon, elle se jette sur Alphonse, lenserrant dans ses bras, déposant un baiser sur la joue ridée avec une ardeur qu'on ne lui a plus connu depuis longtemps. Des larmes de bonheur ruissellent sur ses joues... comme si une part de Sen était revenue ce soir.
Elle est heureuse et cela se voit... ses yeux pétillent. Sa bouche ne se départit pas de son sourire et elle ne parvient pas à lacher Alphonse:

Alphonse!!! Vous m'avez tant manqué! Oh, comme je susi heureuse de vous revoir! Oh Alphonse! Je suis si heureuse!

Les mauvaises nouvelles viendront plus tard... bien plus tard, pour l'instant, elle n'a pas le courage!

Majordome Nombre de messages : 84 Date d'inscription : 18/12/2005

Tiout en train de replacer sa perruque et de s'épousseter, Alphonse terminait un verre d'eau rafraîchissante. Il se rappelait de tout! Il semblait même se rappeler le goût du verre et l'odeur de sanglier d'Antoine. Ah, comme il était content d'être de retour! Restait plus qu'à convaincre la princesse de le reprendre.
En paix avec lui-même, calme, il sirrotait son eau, les yeux fermés. Tout à coup, une masse de vêtements, de cheveux, de jupons et euh.. d'Ann, s'abbatit sur lui! Se sentant soulever du sol et écraser contre un corps de femme, il sut que c'était sa princesse! Ah, comme il était content de la retrouver! Comme il était content d'encore pouvoir la servir! Il pleurait de bonheur et allait lui dire qu'elle aussi lui avait manquer quand il ne réussit qu'à émettre un grotestque :

Arrgneuh! Arr...eurk..ralllleuh!

Alphonse était petit et plus très jeune, et être compressé ainsi n'était pas de tout repos pour lui, surtout quand il commençait à suffoquer. Tapotant sur l'épaule d'Ann il lui tenta de lui faire comprendre qu'elle allait le tuer. C'est finalement Antoine qui après avoir bailler il lanca d'un ton détaché :

'cusez-moi Princesse, mais j'crois qu'vous êtes en train d'le tuer l'Alphonse! Crénom!

Respirant un peu mieux, Alphonse fit une triste mine et déclara d'un ton très peiné :

Vicomtesse, je suis... coup de coude d'Antoine qui lui rappele qu'Ann est maintenant princesse Argh, merci Antoine! Princesse, je suis fort content de vous revoir. Mais je suis un incapable! Je ne mérite pas votre attention! Je suis la risée de tous les majordomes pointilleux! J...je-je-j-e.. m'suit absenté pendant une année! Et j... sanglot suis... en retard! Le vieil homme commença à pleurer comme un gamin puis tapota sa poche pour trouver son mouchoir mais se rappela qu'il l'avait vendu dernièrement. Dépité et sans mouchoir, il renifla bruyamment.

Ah oui... lâcher Alphonse... ne pas l'étouffer. Tout à sa fougue, elle en aurait presqu'oublié qu'il était vieux et usé! Le lâcher, elle essuya d'un revers de main les larmes sur ses joues et tira de son décoletté un mouchoir au parfum musqué, faisant sortir au pasage la petite croix de Ste-lllinda. Un sourire de plus et une prière de remerciement muette à la Ste Flamande, sa protectrice.
Le mouchoir fut tendue rapidement à Alphonse et son sourire resta figé tout aussi durablement.

Non, Alphonse, vous aviez parfaitement le droit de partir voyons! Je ne vous en veux pas le moins du monde! c'était normal! Et je suis heureuse que vous soyez de retour... enfin!

Un temps de silence

Mais... je de bien malheureuses nouvelles à vous apprendre!

[dsl, je file... mal de crâne... a demain!]

Alors, que à mi-chemin entre joie et peine, elle parle à une vitesse proprement hallucinante de tout et de ren à Alphonse, il lui semble aperçevoir passer Arielle.. sa cousine? belle-soeur? Nièce? Petite Nièce? La femme de Sebastien quoi! Suele? Etrange! Mais à bien y réfléchir, non pas tant que ça... Alphonse est ici et Arthur est tombé endormi dans le couloir.
Ni une, ni deux, la Princesse juge qu'il est tant de prendre le taureau par les cornes et d'agir.

Alphonse... vous dansez bien entendu?

Eclat de rire cristallin. Oeil rieur et provocant. Voilà sa main qui agrippe le poignet du brave Alphonse et la Vicomtesse d'ajouter:

Accrochez-vous à votre perruque!

Et sous le regard moqueur d'Antoine, voilà la Vicomtesse qui entraîne dans son sillage un Alphonse berlué... qui ne sait sans doute pas danser!

[Suite Au Gd salon]

Majordome Nombre de messages : 84 Date d'inscription : 18/12/2005

Alphonse accepta le mouchoir et se moucha bruyamment, faisant ricaner Antoine. Puis, il s'épongea ses yeux aux contours ridés et écouta Ann parler. De malheureuses nouvelles? Oui, il avait ouït sur la mort du Comte Senael d'Ussel. Triste, il était aller prier pour son salut.
Mais voilà qu'Alphonse, en digne serviteur allait sortir des propos élogieux sur feu le comte qu'Ann le coupait en lui lançant un monologue vertigineux dont le vieil Alphonse ne comprena pas tout. Mais il se permit tout de même d'acquiescer d'un signe de tête aux cinq secondes.

Et bien ma Dame, vous, me présenterez votre neveu!
Et j'aimerais bien revoir le p'tit Guilhem!
Danser, moi? Voyons, j'ai dansé une ou deux fois avec ma femme... Mais je n'étais guère bon! Pas comme le comte! Holà, même quand j'avais son âge je n'aurais jamais pensé pouvoir danser aussi bien! Mais bon, main...
Hé quoi? Mais non, je ne sais pas danser!
Attendez, pas si vite, ma perruque!

Brusquement tiré par son frêle poignet, Alphonse vit sa perruque se soulever, dévoilant son crâne peu chevelu. Se mordant la lèvre inférieur, il lança son bras gauche pour attraper in extremis sa chère chevelure artificielle. Il n'avait même pas le temps de la replacer que déjà il était entraîner au grand salon!

Nom de Dieu, vous n'avez rien perdu de votre caractère et votre énergie, ma dame!