Nid d'Plume Wiatt d Azayes

Invité Nombre de messages : 12 Date d'inscription : 18/08/2007

Sa robe glisse d'un bruissement léger sur les tapis qui couvrent totalement le sol de la chambre. Elle ne devrait pas avoir à faire cela, mais de temps en temps, même Madelon pouvait rendre service. Et puisque Wiatt avait eu l'étrange idée de l'amener avec elle, elle pouvait bien à son tour avoir l'étrange idée de vider leurs malles. Une armoire ouvragée tendait ses portes et offrait sa profondeur aux tonnes de tissus que la demoiselle s'était crue obligée d'emmener. Chaque robe qui passait entre ses doigts venait se plaquer contre son corps alors qu'elle dansait devant la grande psyché. Il fallait ensuite se résoudre à les enfermer dans le noir. Un jour, elle aussi, elle croulerait sous les dentelles et les soies. Combien de temps ce petit manège lui aura t-il pris ? Vu la quantité, une bonne demi heure. Quand elle eut fini de tournoyer, elle referma la grande malle d'un geste sec et s'intéressa enfin à son environnement.
C'était une pièce aux dimensions joliment proportionnées. Une fenêtre large apportait toute la lumière dont on pouvait avoir besoin et juste à sa gauche, une coiffeuse avec tout le matériel nécessaire à la beauté des dames qui passaient là. Une cheminée bouchait le mur nord, agrémentée d'un tas de fioritures qui fit faire la moue à la suivante. Le baroque n'était vraiment pas son style de prédilection. Une pendulette décomptait bravement les minutes sur le tablier de marbre. Là, au milieu de la pièce trônait cette chose énorme qui depuis tout à l'heure lui tendait les bras ... Un lit ... si l'on pouvait encore nommer ainsi un tel objet. Un baldaquin plongeait sur tout son pourtour depuis le plafond même. Il débordait tellement de coussins et autres édredons qu'on avait l'impression un peu craintive qu'il allait vous engouffrer si vous osiez vous y allonger. D'ailleurs ... Non, tant pis, il valait mieux ne pas faire attendre Wiatt. Réajustant sa tenue et sa coiffure devant la glace, elle prend une grande inspiration et passe la porte de la chambre, qu'elle tire délicatement derrière elle.

Foi de valetaille on n aura jamais vu une Comtesse remonter un escalier aussi vite. Laissant sur place et dans le hall un Marlowe's sans doute envieux d une telle rapidité. Oui là Wiatt battrait tous les records de cent metres...le couloir est traversé en un eclair, Madelon sur les talons, la porte s ouvre et elle se jette litteralement dans la chambre.
La robe vole sans aucun respect pour sa fragilité. De toute façon elle est fichue et puis en plus pas materialiste pour un ecu la miss.
Là devant la cheminée mais à distance raisonnable, son tresor. Qui commence à s agiter. Le timing est parfait, la nature fait bien les choses quand meme...Le prendre doucement, il est beau, il est parfait et il a faim!!

OUIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIINNNNNN!!!

Voilà voilà!! Maman est là.

On delace, arrachant presque tout ce qui gene et on respire enfin.
Parfaite symbiose ou tomber pile poil, Wiatt s installe et pare au plus pressé. Au garde à vous litteralement, precieux moment...
Quel soulagement...
Ou le pourquoi d une evacuation au triple galop...
Une primitive et naturelle montée de lait...

Madelon ? Vous ne m avez pas repondu...au sujet de... enfin...

Petit sourire. Wiatt est fort curieuse en verité. L enfant lui est aux anges, le sein maternel suffit à son bonheur. On va pouvoir causer entre femmes peut etre... Wiatt passe ses doigts sur la petite tete, s emerveillant comme toujours de ces cheveux fins et blonds. Tres occupé presentement le cherubin lui s en donne a coeur joie et le vert bleu de ses yeux l expriment mieux que n importe quoi...

Invité Nombre de messages : 12 Date d'inscription : 18/08/2007

Une tornade la dépasse dans l'escalier, c'est madame qui n'en peut plus de contenir la marée montante. Soulevant ses jupes, elle court à sa suite, grimpant les marches trois par trois. Il n'est plus temps de penser à sa tenue. Tant pis pour le pressons nous sans en avoir l'air.

OUIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIINNNNNN!!!

Juste la porte passée, le cri déchirant d'un monstre de 50 cm affamé se fait entendre. Il était plus que l'heure de rentrer. Elle laisse Wiatt s'occuper de son petit et s'affale dans un fauteuil en face d'elle. Une main posée sur la poitrine, elle récupère l'air que l'escalier lui a extorqué des poumons.

Pfiou ... fichue soirée, et quelle course !

Elle observe quelques instant la petite chose rose qui s'évertue à dévorer sa mère. Un sourire éclaire son visage. Se levant, elle part quérir un serviteur et sonne en tirant sur le cordon près de la porte. Un éclat de rire vient saluer la question que Wiatt ne finit pas de formuler.

Je nous fais monter un thé et je réponds à votre question.

Quelques minutes d'attente à peine et on frappe à la porte. Elle passe commande pour elles deux et retrouve le fauteuil à haut dossier en face du joli duo.

Je vais vous dire Wiatt ... évitez les confessionnals. Ces choses ne sont manifestement pas faites pour accueillir des amants, quand bien même manqueraient-ils de fougue ...

Les voilà dans la petite suite double, douillette et propices aux confidences. Wiatt regarde cette Madelon qui est de son age, compagnie agreable. Pertinate, piquante et une elegance naturelle. Elle lui sourit, savourant cette detente soudain apres la frenesie du grand salon. Completement attendrie par ce petit etre fort vorace d ailleurs callée contre elle.
Et Madelon lui repond. Wiatt rit doucement pour ne pas pertuber le calme, et s installe sans façon en tailleur sur le large fauteuil. En chemise debraillée mais qu importe, le moment est d une infinie douceur. On se relache. Petite pause feminine troublée par le valet qui apporte le thé et repart avec un zele classieux. Sa marraine a tjoujours denicher les meilleurs serviteurs, stylés, efficaces. Pensées pour Adelia qui etait bien plus que cela...Soupir long, laissant la tete reposée au dossier moelleux.

Oui sacrée soirée en effet...Mais instructive et benefique au final et puis j ai quand reussi a danser et a derider un instant ce Livide si taciturne ces derniers temps. Bon danseur d ailleurs...c est moi qui ai failli lui ecraser les pieds.Un comble quand j y pense, j ai hate de repartir cavaler en franche compagnie...L oisiveté peu pour moi.

Bruit de pas dans le couloir...Wiatt reprend plus bas.

Ah Madelon pouvez vous verrouiller cette porte ? Ma marainne doit etre furieuse autant lui faire croire que nous dormons...Au cas où...

Petit sourire espiegle, propos et conversation à la legereté bienvenue apres tout ce chambardement. Quand Ann est furieuse Wiatt sait qu il vaut mieux attendre que l orage passe meme si là rien n est de sa faute reellement.
Marlowe's eut pu vraiment se facher. Et Guilhem..bah Guilhem elle l apprecie et ce petit baiser n etait que pure taquinerie. Sans doute son premier d ailleurs quand on considere son age. Son cadet d une année ou deux voir trois...Elle ne sait vraiment.

Puis revient le sujet qui l intrigue tant, non denué d une pointe de malice et une Madelon encline à papoter sans reserve ni chichi. Oui elle s en doutait un peu que la commodité...enfin bref. Petite pensée secrete pour son cas particulier. Juste un nuage sombre passant dans ses yeux. Ou se sentir seule parfois.Meme si ce petit etre l accapare beaucoup et que Wiatt se devoue comme peu de mere de sa condition le ferait. Pas de nourrice, non, elle le couve elle meme, en adoration. Allez soyons sincere, completement gaga meme. Mais Madelon attend.

Hum les confessionals me disaient aussi...Manquer de fougue ?
Vous voulez dire que... Hum... Sans etre indiscrete...
Ce Valandile en manquerait ? Pourtant...

Pense à Margot qui selon toute vraisemblance va l epouser...Legere moue, la pauvre...Ou les chipie de service. Mais bon nul ne peut les entendre n est ce pas ?

Invité Nombre de messages : 12 Date d'inscription : 18/08/2007

Elle récupère le thé et fait le service en écoutant Wiatt faire un résumé de la soirée. Quelques hochements de tête pour appuyer les dires, quelques petits sourires en coin pour souligner l'ironie.

La porte bien sûr ...

A petits pas pressés, elle rejoint le battant de bois. Vite entrouvert pour vérifier que le couloir est vide et il se trouve verrouillé pour garantir leur paix. Elle reprend sa place, une tasse fumante entre les doigts, la tournant lentement pour en refroidir le liquide. Le bruit de succion entretenue par le gaillard dans les bras de sa mère constitue le seul trouble sonore à leur intimité. Un geste vague de la main pour excuser d'avance la question. Elle replonge dans ses souvenirs la Madelon, elle regoûte un peu des délices de Notre Dame. Les yeux dans le vide, elle cherche à peser ses mots, être au plus juste.

Ce n'est pas exactement qu'il manque de fougue, mais plutôt ... d'expérience voyez-vous. Je gage qu'il ne peut que se bonifier avec le temps. Enfin ... ce jour là ... il fallut remercier le ciel, et avouez que nous étions bien placés pour le faire, que je ne fus pas aussi peu dégrossie que lui.

Ca la fait rire de dire de telles choses avec des mots si peu ... si peu populaires. Vraiment, les gens de peu de choses ont de meilleurs expressions pour exprimer les égarements du corps.

Quoi,soyons claires, il était puceau ! Mais ... dîtes moi, qu'elle est cette femme qui le couvait si jalousement ce soir ? On aurait dit un dragon assit sur son trésor.

La tasse rejoint ses lèvres et un pli marque ses lèvres. C'est chaud !

La Madelon ne mache guere ces mots il est vrai.
Et d un affamé qui contenté se contente de se rendormir.
Wiatt soulagée, l installe mieux encore au creux de ses bras. Des heures elle pourrait rester ainsi à veiller sur son sommeil.

Il s est rendormi le goulu.

Et d un sourire alors qu elle reprend le fil de la discussion, laissant la tisane refroidir un peu. Madelon rit avec legereté.

En effet bien placés oui...Au moins inutile de vous confessez au cas où... crime avoué sitot commis. Un confessional tout de meme.

Et Wiatt de rire de bon coeur puis de prendre ensuite un faux air serieux.

Surtout ne racontez jamais tout ceci à votre archidiacre d employeur...
Vous y perdriez vos gages en bonnes oeuvres de repentances...
Quand au reste ...il faut bien debuter un jour et ma foi il a eu de la chance de tomber sur vous.

En effet celle ci semble delurée et Wiatt sur un clin d oeil va coucher le petit dans le grand lit qu elle rejoindra bientot. C est plus pratique de le garder au chaud contre soi ou le repas à domicile de la mi nuit...
Ouvrir la courtepointe et deposer le tresor beat, sourire collé au visage.

Bon sang il lui ressemble tellement...

Puis de revenir enfin deguster sa boisson, recroquevillée au fauteuil moelleux. S etirer avec nonchalence.

Cette femme c est Marguerite de Volpilhat...Sans doute sa douce amie et sa future. Ce sont les bruits qui courent en tout cas.
Autant dire chasse gardée Madelon car cette jeune fille est un vrai dragon sous ses airs doux. Piquante à souhait. Elle vous echarpera avec le sourire si elle voit en vous une menace.
Je dois dire meme que je pourrai l apprecier meme si elle a des principes trop rigoristes...

Petit rire resongeant à elle meme, son enfance et le defilé des evenements de cette année passée.

Je la comprend, son rang n est pas si facile. Une education stricte et vigilente. Le poid des devoirs et les obligations. Je n aimerai pas etre à sa place.
J ai eu de la chance moi. Mon pere etait un homme aux idées larges...
Mais vous semblez vous interesser vraiment à ce Valandil...
Auriez vous des sentiments pour lui ?

Wiatt boit une gorgée savourant le parfum et la chaleur qui se propage. Madelon n est pas noble que peut elle esperer d une aventure certe pittoresque et au parfum d interdit ? Quoique..celle ci n est pas sans solides atouts. Et une volonté de fer. La beauté melée à l intelligence sont des armes redoutables et peuvent mener aux sommets.

Invité Nombre de messages : 12 Date d'inscription : 18/08/2007

Une moue dubitative vient appuyer les propos de la dame quand son employeur devient le sujet de conversation.

En ce qui concerne Messire Kad, j'ai bien peur qu'il n'ait point besoin de prétexte pour s'octroyer mes gages. Je n'entends pas par là le taxer de malhonnêteté, mais disons qu'il peut être assez près de ses sous. Toujours, travailler avec lui n'est point désagréable et nous avons quelques ... accointances. Mais, je n'ai pas pour habitude de lui conter mes aventures amoureuses. Quant aux bonnes oeuvres de Messire Kad ... enfin peu importe.

Ne pas finir ses phrases devient une habitude chez la demoiselle. Elle laisse en suspend les mots qui créent les rumeurs. Très utile et peu engageant, elle a toujours la possibilité de dire qu'elle n'a jamais prononcé une seule parole que l'on pourrait lui reprocher. Madelon permet la rumeur mais ne l'alimente jamais. Les bonnes âmes s'en chargent toujours pour elle. Un instant de silence quand Wiatt s'occupe de coucher l'enfant repu qui n'est troublé que par le clapotis léger du thé dans la tasse de la serveuse. Cette chambre est propice aux confidences mais l'esprit de Madelon n'est que très rarement en sommeil. Elle part de pas grand chose et a bien l'intention d'arriver le plus loin possible, cela l'oblige à ne pas mettre ses mots dans n'importe quelle oreille. Elle écoute, attentive, les explications de sa dame qui s'est réinstallée en face d'elle. Aucune expression particulière sur son visage en dévoilera à l'observateur ce qu'elle peut bien tirer de tout cela. Plus tard .. tout peut toujours servir. Elle sourit à l'évocation de ses sentiments ... la question n'est pas difficile à éluder

Il est bien tôt pour pouvoir parler de sentiment ma Dame. Après tout, nous ne nous sommes croisés qu'un court moment. Sa voix change, trahit un peu du mépris qu'elle porte aux mots qui vont suivre Et puis nous ne faisons pas parti du même monde lui et moi, n'est ce pas ... Il parait évident que la serveuse doive s'effacer devant cette dame de Volpilhat. Au moins aurais je eu la courtoisie de lui offrir un homme quand moi même n'aie eu droit encore qu'à un enfant. Après tout, elle devrait me remercier pour cela. Mais ... je vais vous avouer quelque chose, je n'aimerai pas non plus être à sa place. Ces airs de pimbêche que son éducation a gravé dans ses gestes sont tout à fait déplaisants.

De fait Wiatt a devier la conversation et l air dubitatif de Madelon n a rien de dupe...Wiatt sirote et ecoute. Trouvant dans cet intermede, un delassement bienfaisant. De fait sa vie ces derniers temps s ecoule paisiblement et elle ne s en plaint pas. Savourant le present. Bientot elle retournera à ses occupations.
Un sourire fin se dessine quand cette derniere surencherit sur Kad avec une elocution digne d une Margot.
De toute evidence elle meme a reçu une education solide.

Ah oui Kad est un fin commerçant, un vrai marchand de tapis à ses heures.
Mais c est mon ami le meilleur aussi. D une loyauté sans faille. L amitié est sacrée n est ce pas ?

Et d appuyer sur cette phrase, Wiatt y attache une importance capitale.
Ou chercher quelque chose...

Je me demande ce qu il fabrique d ailleurs...Je m inquiete, la derniere fois que je l ai vu c etait en des circonstances assez dramatiques...

Un air sombre se pose un instant sur le visage. Elle ne dira pas non plus que les bonnes oeuvres de Kad passent surtout en vin de messe. Par contre son zele à la foi, son devouement à l eglise l ont toujours etonné. Fervent sans ambiguité.
Wiatt observe cette jeune femme, avec attention. Oui on sent une ambition devorante dans le feu de ce regard.
Et les petites blanches qui revelent un joli sourire Wiatt ne doute pas un instant, qu elles savent mordre avec entrain dans la vie ...
Une reserve soudaine, mais Wiatt n insistera pas. Tout comme elle a eludé une discussion, elle sait etre delicate.
Et puis pour peste qu elle soit, medire n est pas vraiment son activité preferée.
Madelon semble par contre remontée contre Marguerite. Wiatt sourit à nouveau nul doute que l interet porté au messire est plus sincere qu affiché. Wiatt aussi est fine.

Oh vous savez à femme intelligente rien n est impossible.

Et d un regard avisé, presqu un clin d oeil. Puis achevant la derniere gorgée.

Mouais...Margot est encore tres jeune vous savez.
Elle a sans doute peu souffert. Pour cela qu elle est si intransigeante sans doute. Elle apprendra à composer...
Vous etes libre Madelon et elle ne l est pas.
Quand à vous reduire à une serveuse...

Petit rire et une main chasse cette aberration d un geste sec.

Votre fierté devrait vous l interdire...Entre nous Madelon, vous n etes pas là par hazard.
Je n aurai jamais emmené une rude serveuse de base chez ma marainne...
Vous n avez rien du commun je trouve...
Puis ce Valandil ne vous oubliera jamais, n est ce pas ?
Vous resterez son premier souvenir, c est dejà une belle victoire.

Puis reposant la tasse vide et reprenant pose confortable.

Dites moi...Quels sont vos projets Madelon ?
Je veux dire, une femme de votre trempe doit rever d autre choses comme metier...

Surtout quand elle a les moyens d y parvenir...

Et voilà, curieuse Wiatt. Cette personnalité l interesse et meme si elle sent la vipere intrigante, elle aime les caracteres forts. Sans compter que celle ci est d une efficacité sans egale depuis qu elle sont ensemble. Organisée et soigneuse. Conversation, raffinement, manieres...

Invité Nombre de messages : 12 Date d'inscription : 18/08/2007

Sacrée l'amitié ... peut être mais le décompte des amis de la serveuse est vite épuisé. Elle n'a pas pour habitude de fonctionner en terme d'amitié. Pas que cela lui paraisse impossible, mais les choses, pour l'instant, ne se sont pas présentées ainsi. Non, à cette heure, les relations de Madelon n'ont pour seule base que l'intérêt. Quant à Messire Kad, il fallait reconnaître que jusqu'à aujourd'hui elle lui était assez fidèle leurs intérêts convergents et leur mode de pensé étant quelque peu semblable. La seule rivalité existant entre eux se matérialisant par leur attrait respectif pour l'or, il advenait qu'ils tombaient assez souvent d'accord quant aux actions à mener.
Mais la dame se fait plus curieuse et son petit discours demande réflexion. Ce métier convient il à sa petite personne. Eh bien ma foi oui. En tout les cas, pour le moment, il lui avait plus rapporté que ce qu'il lui avait coûté en effort. Cette taverne était, pour le moins, une mine de renseignements. Il transitait par ces lieux un nombre de gens et donc d'informations que la serveuse avait réussi à mettre à profit. A son profit s'entend. Alors quitter la place paraissait quelque peu prématuré. Puis, elle avait tissé un réseau de connaissances pour lesquelles ce lieu était un parfait endroit de rencontre. Allez donc soupçonner une serveuse d'échanger quelques mots avec un type pas très net dans une taverne. Que diable, elle ne fait que son métier ! C'était évident, son avenir elle le voyait ailleurs que derrière un comptoir ou à zigzaguer entre des tables, mais où exactement, elle ne saurait encore le dire. Et même si elle en avait eu la moindre idée, il fut peu probable qu'elle s'en épanche aussi ouvertement. La tasse retrouve les lèvres de la demoiselle et sous ses cils baissés elle observe la femme qui lui fait face. Qu'a t-elle derrière la tête cette dame qui donne l'impression de tant s'intéresser à elle ? Il est toujours difficile pour Madelon de songer que tout le monde ne pense pas de la même façon qu'elle. Peut on être altruiste au point d'entraîner dans son sillage une fille de salle pour le simple plaisir de sa compagnie ? Improbable. Reprenons.

Mon emploi me convient, il n'est pas si difficile et voilà l'occasion offerte de vous remercier pour m'avoir indiqué l'adresse de Messire Kad le jour de notre rencontre. Cela n'avait point encore été fait, l'omission est réparée. Et puisqu'il est dit que vous seriez ma bienfaitrice en cette ville, j'en profite pour vous remercier également de m'avoir permis d'entrer à votre service pour cette soirée. Bien que je craigne de ne pas avoir été tout à fait aussi sage qu'il l'eut fallu. Je dois dire que vous suivre jusqu'ici aura été une joie pour moi tant il est vrai que j'aspire plus aux maisons cossues qu'au plancher grinçant d'une taverne. Et mon avenir ma foi ... Un sourire vient soutenir le propos. Si ma Dame continue à ainsi prendre soin de moi, je gage que je n'ai guère à me faire de soucis pour lui.

Elle lève sa tasse légèrement, comme on porte un toast en l'honneur de quelqu'un. Ce n'est pas sans sincérité que la phrase a été dite. Réellement, chaque fois que l'outrageuse blondeur était apparue dans sa vie, quelque chose de bon en était ressorti. Mais puisqu'on en était à poser de telle question, Madelon s'en permis une qui lui trottait depuis longtemps dans l'esprit.

Mais dîtes moi, si cela ne vous semble pas trop présomptueux de ma part d'oser une telle question, vous ma Dame, qu'espérez vous pour votre avenir ?

Un geste large de la main vient englober le décor luxueux de la chambre.

Que pouvez vous espérer de plus que la naissance ne vous aurait point encore donné ?